Le bus me jette donc a La Trinidad, j'ai pas pointe au pif sur la carte mais presque...
Village pres de la ville d'Esteli, ici, on a pas vraiment l'abitude de voir une muchacha de mon espece, donc mes deplacements dans les rues relevent d'un bon western: poussiere, musique pas rassurante , on arrete de fumer son cigare, de se balancer sur sa chaise ou de jouer au ballon pour observer l'etrangere...
Je trouve quand meme la seule et unique auberge des environs. La nuit tombe a 18h et j'entre donc en communication avec la proprietaire pour ne pas mourir d'ennui dans cette chambre ravissante. On se fait un cafe au feu de bois, on admire les calendriers d'evangelistes de mes fesses, un petit coup de ceinture au petit dernier parce qu'on perd pas de temps en explications vaines et puis on discute de mon pays lointain... En quelques minutes, la nouvelle de la presence exterieure se repand et chacun son tout on vient se planter devant moi, les bras croises, sans me dire un mot, juste pour reluquer a quoi ca ressemble une francaise. Je peux pas vraiment m'empecher de rire, et puis on brisera la glace en se demandant pourquoi il y a 7 heures de plus la bas, si nous aussi on a la lune, si tout le monde peut aller a l'ecole ou a quoi ca sert la tour eiffel...? Cette question la reste irresolue.
Nuit formidable, entre une planche de bois et une moustiquaire trouee. Je garde espoir!